‘Au réveil, je me débarbouille, je me brosse la dent ou je mange un cure-dent; je me peigne, je me lave avant de saluer qui que ce soit et de sortir le matin. Quand je vois une personne âgée, je la salue poliment. Je respecte les grandes personnes. Je porte toujours des habits propres et je maintiens mon environement sain. Je marche toujours sur le trottoir’.
Voila quelques beaux souvenirs de mon passage au cours primaire où les leçons d’éducation civique et morale me forgeaient tous les matins.
‘Ville propre, quartier propre, Samedi propre’ des termes célèbres qui mobilisaient tout mon quartier. Je me rappelle comme si c’était hier de ces samedis où le crieur public et les voisins ameutaient à 3h du matin le quartier entier de sorte qu’à 5h déja, les riverains finissaient de balayer leurs maisons, leurs devantures et toutes les ruelles. A 7h, 8h au plus tard, on finissait de dégager les voies, d’assainir et l’opération prenait fin. L’engouement massif, la bonne volonté des gens et le sentiment d’appartenance à une communauté m’ont particulièrment marqué. Et oui, j’étais un enfant à l’époque mais j’ai pu mesurer quel prix les gens attachaient à la participation citoyenne. C’était difficile de ne pas suivre le mouvement car c’était très mal vu. Les rares récalcitrants qui osaient étaler leur incivisme subissaient une forme d’opprobre muette qui les transformait très rapidement. Tenez-vous bien, je parle d’un des quartiers de Lomé dits difficiles et vulnérables aux épidémies depuis de longues années. Avec autant d’indices, vous pouvez facilement deviner.
Mais qu’est-ce qui s’ est passé pour qu’on soit obligé de déclarer un mois, celui du civisme et de la citoyenneté aujourd’hui?